Les organisations syndicales (CGT Éduc’action, CNT, SNALC, SNETAA-FO, SNUEP-FSU, SUD Éducation,
Se-UNSA) réunies en intersyndicale nationale de la voie professionnelle font le constat d’une fin
d’année extrêmement difficile pour les personnels. Les nouvelles modalités d’examen ont été
compliquées et la désorganisation qui les a accompagnées a encore ajouté à l’épuisement des
collègues. La multiplication des convocations aux oraux de chef d’œuvre, les nouvelles épreuves en
langue vivante ou encore l’augmentation des situations d’évaluation ont accru les tâches encore
accentuées par les exigences de la hiérarchie. Cette dégradation des conditions de travail amplifie la
perte de sens du métier ressentie par beaucoup de collègues.
À ces difficultés s’ajoutent nos fortes inquiétudes liées aux annonces faites par Emmanuel Macron et
reprises par le ministre N’Diaye qui s’inscrit dans la continuité de la politique éducative menée depuis
5 ans.
Nos organisations syndicales dénoncent la volonté de doubler le nombre de semaines de PFMP pour
les terminales CAP et bac pro ce qui va réduire encore plus l’enseignement général et professionnel de
nos élèves et par conséquent réduire leur réussite à la certification et hypothéquer leurs chances de
poursuites d’études.
Elles contestent l’idée d’une adéquation stricte qui lie la pérennité des formations offertes aux besoins
d’emploi locaux. C’est caractéristique d’une vision à court terme qui ne lutte pas contre les
déterminismes sociaux. L’heure doit être à des cartes de formation permettant d’envisager les
transitions écologiques, numériques et sociales qui s’imposent.
Nos organisations syndicales affirment que persister dans le soutien au développement démesuré de
l’apprentissage et de la mixité des publics dans les lycées pros est une voie sans-issue. Elles considèrent
que c’est une menace sur le statut des PLP et sur les missions émancipatrices de la voie professionnelle
sous statut scolaire.
Cette posture qui décrète l’apprentissage comme la seule voie d’excellence se heurte aux études qui
démontrent son caractère discriminatoire et alertent sur des taux d’abandon et de rupture vertigineux.
De plus la Cour des Comptes, dans un récent rapport, ne constate aucune plus-value de qualité de
formation et d’insertion dans l’emploi pour la jeunesse en général ni pour les jeunes de la voie
professionnelle en particulier avec cette voie de formation. Elle met en avant la gabegie financière que
représente l’apprentissage allant même jusqu’à évoquer une impasse financière.
C’est pourquoi les organisations syndicales (CGT Éduc’action, CNT, SNALC, SNETAA-FO, SNUEP-FSU,
SUD Éducation, Se-UNSA) insistent sur la nécessité d’une rupture avec la politique de mise en
concurrence entre les 2 voies de formation menée depuis plusieurs années et exigent le maintien et le
développement de l’enseignement professionnel sous statut scolaire au sein d’un service public
d’Éducation nationale accessible à toutes et tous sur l’ensemble du territoire.