Depuis le début du premier quinquennat, le lycée était en « transformation », au cours de son entretien du 14-Juillet Emmanuel Macron annonce « la réforme du lycée professionnel ».
La volonté du chef de l’Etat part du constat que, malgré les réformes antérieures, beaucoup de lycéens de la voie professionnelle sont en très grande difficulté et peinent à trouver un poste, après leur scolarité. Quels sont les chiffres ? Quelle comparaison par rapport aux élèves issus d’un apprentissage ? Ou issus de l’enseignement général ?
La ministre déléguée Carole Grandjean confirme la commande politique : révolutionner le lycée professionnel sur le modèle de l’apprentissage, et calibrer les filières professionnelles sur les secteurs d’emploi en tension.
Une réforme au bénéfice de qui ?
« Si l’éducation nationale et les lycées professionnels s’adaptent à la demande des chefs d’entreprise dans les bassins d’emplois, nous ne pouvons que nous en réjouir » commente Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Ce dernier ajoute : « Une partie des enseignants adoptent une posture défensive, au nom de l’idée qu’ils sont là pour former des citoyens et non pas pour se placer au service des patrons. »
Le gouvernement souligne l’augmentation importante du nombre d’apprentis : plus de 500 000 par an, avec une forte augmentation en 2021, contre 300 000 il y a une dizaine d’années. Mais occulte que cette hausse est portée par l’enseignement supérieur : en alternance en BTS ou licences professionnelles (81 % des nouveaux contrats signés en 2021 concernent des formations du niveau bac ou postbac).
Essoufflement de l’apprentissage ?
D’autre part une délibération, adoptée le 30 juin, par France compétence recommande une diminution « moyenne totale de l’ordre de 10 % » des « niveaux de prise en charge » –, c’est-à-dire la dotation destinée à payer l’accompagnement du titulaire d’un contrat d’apprentissage.
Depuis des années, l’objectif de « revaloriser » la voie professionnelle par la « transformation » ou par la mise en place de « réformes », délaisse le lycée professionnel à l’état de chantier permanent. Il en résulte une faible attractivité et un dénigrement bien représentatifs des lycées professionnels.