10h : Rassemblement des personnels grévistes et AG devant chaque LP.
15h : Rassemblement Académique à Besançon, place du 8 septembre.
Combattons :
▶l’augmentation de 50 % des PFMP
▶ l’instrumentalisation des cartes de formation
▶ la suppression des grilles horaires nationales
▶ l’apprentissage
+ 50 % DE STAGES = MOINS DE SEMAINES D’ENSEIGNEMENT
L’augmentation du nombre de semaines de PFMP, c’est le socle sur lequel s’appuie cette réforme. Le passage de 22 à 33 semaines en bac pro et de 12-14 à 18-21 en CAP revient à diminuer d’autant le nombre de semaines au lycée, donc le nombre d’heures disciplinaires. En conséquence, c’est la diminution du nombre
de PLP.
En 2023, si le projet d’E. Macron aboutit, la pré-paration à un métier ne s’effectuera qu’en classe de 1re. Les élèves n’auront quasiment plus d’heures d’atelier puisque l’entreprise aura la charge de les «former» !
Qui peut croire qu’apprendre « sur le tas » des gestes professionnels constitue une formation sérieuse à un métier ? Faire croire que l’entreprise serait formatrice est un leurre. La réussite des élèves à l’examen et les poursuites d’études seront sérieusement compromises. Les conséquences seront aussi dramatiques pour les postes des PLP des disciplines professionnelles.
À travers son projet de réforme, E. Macron passe sous silence un autre enjeu de taille : la pérennité du statut des PLP et l’existence du lycée professionnel public.
ADAPTATION DES FORMATIONS AU DÉTRIMENT DES LYCÉN·NES ET DES PLP
Certains secteurs d’activité (hôtellerie restauration, bâtiment, métiers de bouche…) sont désertés par les actifs·ves du fait des conditions salariale et de travail déplorables. Plutôt que d’obliger le patronat à revaloriser les métiers et améliorer les conditions de travail, le ministère préfère instrumentaliser la formation professionnelle des jeunes sortant de 3e vers ces secteurs : les élèves n’auront donc plus réellement le choix de leur orientation. Il leur sera impossible de se former à un métier qui n’existe pas localement ou qui ne soit pas un métier dévalorisé. Leur mobilité future s’en trouvera alors limitée.
Côté PLP, avec la fermeture des filières dites «sans débouchés» et l’augmentation de la durée des stages, de nombreux·ses PLP perdront leur poste. Où iront-ils·elles enseigner ? Le président lui-même évoque déjà de nécessaires reconversions forcées, un plan social qui ne dit pas son nom.
Pour le SNUEP et la FSU, la carte des formations doit évoluer dans l’intérêt général du pays au prisme des grands enjeux écologiques, de la prise en charge du Grand âge, de la nécessaire réindustrialisation, du numérique… Chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son son domicile, doit pouvoir trouver la formation de son choix.
VENTILATION LOCALE DES HEURES = FIN DES DIPLÔMES ET DE L’ÉGALITÉ
Le renvoi de la ventilation du volume d’enseignement général au niveau local est une remise en cause même du caractère national des diplômes professionnels. C’est aussi la remise en cause de la dimension émancipatrice de la formation des jeunes à laquelle participent toutes les disciplines. Les élèves n’auront plus accès à une formation nationale et ne seront plus à égalité devant leurs épreuves à l’examen !
La FSU est fermement attachée au principe d’égalité de notre école républicaine et revendique le maintien d’une grille horaire nationale pour toutes les filières professionnelles et le maintien des diplômes nationaux.
Ce projet constitue un recul sans précédent du service public d’Éducation. C’est l’abandon de toute ambition scolaire pour nos élèves. C’est aussi la transformation en profondeur du métier de PLP qui est en jeu.
Alors que la voie professionnelle publique et scolaire forme des jeunes à des métiers, elle muterait pour devenir une voie de formatage à l’employabilité. Les PLP, moins nombreuses et nombreux, ne seraient plus enseignant·es mais formateurs.
Le président Macron persiste à vouloir imposer aux personnels sa réforme des lycées professionnels
calquée sur le modèle de l’apprentissage. C’est un exemple révélateur que la méthode ne change pas :
aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une
feuille de route tardive (et floue) alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en
préparation.
L’augmentation du nombre de semaines de stage impliquera moins de semaines d’enseignement dans nos
lycées. Si le président a enfin concédé à dire que l’enseignement général doit rester une composante de la
formation des jeunes, il l’a évoqué surtout à l’aune de disciplines qui seraient « fondamentales ». Les
langues vivantes, l’éco droit, l’éco gestion, les arts appliqués, l’EPS, la PSE seront-elles considérées
comme fondamentales et les postes des collègues concernés préservés ? Sa volonté de renvoyer la
ventilation du volume d’enseignement général au niveau local impliquera une remise en cause du caractère
national de l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes et des diplômes professionnels. Nos
organisations syndicales sont fermement attachées au principe d’égalité de notre école républicaine et
revendiquent le maintien d’une grille horaire nationale pour toutes les filières professionnelles. Elles
revendiquent aussi une dimension émancipatrice de la formation des jeunes à laquelle participent toutes
les disciplines.
Cette diminution du temps scolaire percutera aussi les enseignant·es de matière professionnelle pour qui le
président a déjà annoncé un vaste plan de reconversion. L’expérience vécue dans ce domaine par nos
collègues de Gestion-Administration nécessite des engagements fermes du ministère pour permettre de
vraies reconversions et se donner les moyens d’une vraie politique RH.
Nos élèves sont contraints par les lieux de stages. Nombreuses sont les entreprises qui ne peuvent pas
leur proposer l’intégralité des plateaux techniques et des activités développées dans les lycées
professionnels pourtant indispensables à l’obtention de leur diplôme.
Il veut imposer dès la 5ème de collège un dispositif « Avenir » consistant à dédier une demi-journée par
semaine pour découvrir les métiers et les entreprises. Pour nos organisations il faut renforcer les missions
et le nombre de personnels d’orientation et préparer les collégiens à tous les parcours d’orientation sans
exception.
Oui la carte des formations doit évoluer, nous le portons haut et fort depuis des années. Pour nos
organisations elle doit évoluer dans l’intérêt général du pays au prisme des grands enjeux écologiques, de
la prise en charge du Grand âge, de la nécessaire réindustrialisation, du numérique… D’aucune façon, son
« évolution » ne doit se restreindre à la seule mise en adéquation avec les besoins économiques
immédiats et locaux des entreprises : chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son lycée
professionnel, doit pouvoir trouver la formation de son choix.
Pour nos organisations syndicales la CGT Agri, la CGT Educ’action, la CNT-FTE, le SE-UNSA, le SNALC,
le SNEP-FSU, le SNES-FSU, le SNFOEP, le SNUEP-FSU, la CGT Enseignement privé, le SNETAA-FO, le
SNETAP-FSU, le SNUPDEN-FSU, le SUI-FSU, SUD rural et SUD Éducation, l’urgence est de renforcer les
lycées professionnels et de donner plus de temps et de moyens aux personnels pour faire réussir tous les
élèves.
La réforme est à l’opposé de nos ambitions, c’est pourquoi nos organisations appellent à une
journée de grève le mardi 18 octobre, point de départ de la mobilisation pour obtenir le retrait de ce
projet.
Montreuil le 23 septembre 2022